Qui sont les jeunes participants de l’Ecole bleu outremer ?

Mathieu est élève de Première à l’EAMR située au Port. Il a accepté tout de suite de participer à l’aventure de l’école flottante car pour lui, il s’agit d’une occasion unique de découvrir la vie à bord d’un navire. Il n’a jusqu’à présent effectué que des sorties à la journée en mer. Il est très curieux également de pourvoir de pouvoir échanger avec des personnes d’autres milieux, comme les scientifiques ou encore les artistes ainsi que les étudiants issus d’autres cultures (Kenya, Tanzanie, Maurice, Seychelles, Madagascar). Parler en anglais ne lui fait pas peur ! Il a envie de mettre la main à la pâte à bord. Il connaissait le Marion Dufresne II de visu, car il lui arrive souvent de se promener en vélo dans le port où le navire est amarré entre ses différentes missions de ravitaillement des bases situées dans les TAAF et les expéditions océanographiques. A quelques jours du départ, il n’éprouve aucune appréhension, car il sait qu’il n’a pas le mal de mer.

Karen est aussi en Première à l’EAMR. Après sa Terminale, elle prévoit d’intégrer la Marine nationale. L’embarquement à bord du Marion Dufresne II lui permettra de voir si la vie en mer lui plaît réellement.

Plus que les aspects scientifiques, elle est intéressée par les domaines de la navigation et de la mécanique. Elle prévoit d’interviewer l’équipage et surtout le commandant ! Elle connaissait le navire surtout de nom. A l’approche du jour J, elle est très contente et mettra un point d’honneur à faire de nombreuses photos pour partager son expérience avec sa famille au retour.

Élèves et encadrants de l’EAMR

Gwennais est étudiante en Master 2 Best-Ali de l’Université de la Réunion. Après la mission, elle débutera son premier contrat de travail, en tant que responsable scientifique à bord d’un navire sud-africain. Sur le Marion-Dufresne II, navire emblématique pour elle, elle pourra se familiariser avec les méthodes scientifiques dont elle aura besoin pour la suite. Elle a surtout hâte de découvrir la faune marine et de découvrir une île non habitée des Eparses. Elle n’a pas suivi de préparation particulière, elle se tient prête à toutes les expériences nouvelles qui se présenteront !

Roxane, également étudiante en Master 2 Best-Ali, est passionnée par la conservation des milieux aquatiques. Elle démarrera sa recherche de travail au retour. Elle souhaite profiter de la mission pour découvrir réellement le monde de la recherche, qui jusqu’à présent ne lui disait pas trop. Très enthousiaste de participer à l’aventure de l’école flottante, elle avoue que sa seule appréhension était d’attraper le Covid avant le départ, condition sine qua non pour embarquer.

Étudiantes de l’Université de la Réunion

Souhaitons-leur à toutes et tous bon vent sur les flots de l’océan Indien !

Renouvellement du partenariat avec l’Ecole d’apprentissage maritime

La Fondation des mers australes a renouvelé en 2020 son partenariat avec l’EAMR destiné à faciliter l’accès à la scolarité des futurs marins réunionnais. Elle est partie il y quelques jours à la rencontre des élèves de l’école, pour évaluer l’efficacité des aides apportées.

Une volonté de faciliter l’accès aux métiers de la mer

L’EAMR forme à différents métiers de la mer : pêche, plaisance professionnelle, travaux maritimes. En plus de son programme de formation continue, elle accueille chaque année une soixantaine de jeunes de 15 à 20 ans préparant un baccalauréat professionnel d’électromécanicien de marine sur 3 ans. Un temps de navigation est ensuite nécessaire pour valider leur diplôme de brevet de mécanicien (750 kW) et de chef mécanicien (3000 kW), très recherchés sur le marché de l’emploi aujourd’hui.

Il y a à la Réunion un écart important entre le besoin en marins qualifiés et le nombre de jeunes diplômés. Forte de ce constat, la Fondation a à cœur d’aider les jeunes à se lancer dans ces carrières.

Même si la formation est dispensée gratuitement, les coûts d’internat et de demi-pension peuvent être rédhibitoires pour certaines familles. La Fondation joue ici un rôle de facilitateur d’accès à ces formations des métiers de la mer pour ces jeunes Réunionnais pour qui cela ne semblait pas possible. C’est dans cet esprit que la Fondation des mers australes a accordé une aide à la scolarité aux élèves de l’EAMR lors de l’année scolaire 2019-2020, opération réitérée pour 2020-2021.

Le rôle de l’assistante sociale

Séance de travail entre la Fondation des mers australes et l’EAMR
(de gauche à droite : Sami Ouadrani, Directeur de l’EAMR, Gaëtane Beylot, assistance sociale du SSM, Armelle Denoize, Présidente de la Fondation des mers australes)

L’EAMR travaille en étroite collaboration avec le Service social maritime (SSM) pour venir en aide aux élèves dont les familles sont en difficulté financière. Mme Gaëtane Beylot, assistante sociale, a ainsi participé à la Commission d’attribution des aides, réunie fin 2020, aux côtés du directeur, de l’intendante et de la conseillère principale d’éducation de l’école. La commission a examiné les demandes d’aide au regard de critères sociaux simplifiés : avis d’imposition des parents et nombre de personnes dans le foyer. Au total, sur les 55 élèves des 3 classes, ce sont 44 élèves qui vont bénéficier d’une aide et 1 élève qui se verra attribuer une aide exceptionnelle. D’autres élèves peuvent bénéficier d’un coup de pouce en cours d’année, selon l’évolution de leur situation familiale. D’après Mme Beylot, « l’aide à la scolarité de la Fondation des mers australes constitue une véritable bouffée d’oxygène pour les familles. En raison du statut de l’école, les élèves ne peuvent pas bénéficier de bourse de l’Education nationale. Pendant des années, nous avons cherché des solutions pour pallier ce manque et l’intervention de la Fondation arrive vraiment à point nommé ». M. Sami Ouadrani, Directeur de l’EAMR précise que « l’aide n’est pas apportée sous la forme de gratuité, mais vient en réduction des frais de scolarité. De manière à maintenir l’implication des familles et des élèves ».

Un parcours sans faute

Quoi de mieux que de vérifier directement auprès du public concerné : Loïc, élève de Terminale, s’est prêté volontiers au jeu de l’interview. Il a bénéficié de l’aide en 2019-2020 et cette année à nouveau. En Seconde, il prenait le bus matin et soir pour rejoindre l’école, soit 45 km par jour, lui causant une certaine fatigue au quotidien. Grâce à l’aide à la scolarité, il a pu devenir interne en 2019 et disposer de plus de temps et d’énergie pour apprendre et développer d’autres activités personnelles. Pour lui, le changement est significatif. Le fait d’avoir dû présenter un dossier de demande, relativement simple, ne lui a pas posé de problème particulier. Aujourd’hui, c’est un jeune homme motivé, qui prépare sereinement son Bac pro. Ensuite, il envisage un BTS en électro-naval, ce qui nécessitera de s’envoler vers la métropole.

Loïc, élève de Terminale à l’EAMR

Un partenariat local

« La formation des jeunes aux métiers de la mer est un élément essentiel à la dynamique de la vie maritime réunionnaise. L’objectif de cette aide est de les accompagner pour ne pas limiter les vocations par des contraintes logistiques ou de moyens. Nous sommes ravis de ce partenariat avec l’EAMR », conclut Armelle Denoize, Présidente de la Fondation.