
La Fondation des mers australes a renouvelé en 2020 son partenariat avec l’EAMR destiné à faciliter l’accès à la scolarité des futurs marins réunionnais. Elle est partie il y quelques jours à la rencontre des élèves de l’école, pour évaluer l’efficacité des aides apportées.
Une volonté de faciliter l’accès aux métiers de la mer
L’EAMR forme à différents métiers de la mer : pêche, plaisance professionnelle, travaux maritimes. En plus de son programme de formation continue, elle accueille chaque année une soixantaine de jeunes de 15 à 20 ans préparant un baccalauréat professionnel d’électromécanicien de marine sur 3 ans. Un temps de navigation est ensuite nécessaire pour valider leur diplôme de brevet de mécanicien (750 kW) et de chef mécanicien (3000 kW), très recherchés sur le marché de l’emploi aujourd’hui.
Il y a à la Réunion un écart important entre le besoin en marins qualifiés et le nombre de jeunes diplômés. Forte de ce constat, la Fondation a à cœur d’aider les jeunes à se lancer dans ces carrières.
Même si la formation est dispensée gratuitement, les coûts d’internat et de demi-pension peuvent être rédhibitoires pour certaines familles. La Fondation joue ici un rôle de facilitateur d’accès à ces formations des métiers de la mer pour ces jeunes Réunionnais pour qui cela ne semblait pas possible. C’est dans cet esprit que la Fondation des mers australes a accordé une aide à la scolarité aux élèves de l’EAMR lors de l’année scolaire 2019-2020, opération réitérée pour 2020-2021.
Le rôle de l’assistante sociale

(de gauche à droite : Sami Ouadrani, Directeur de l’EAMR, Gaëtane Beylot, assistance sociale du SSM, Armelle Denoize, Présidente de la Fondation des mers australes)
L’EAMR travaille en étroite collaboration avec le Service social maritime (SSM) pour venir en aide aux élèves dont les familles sont en difficulté financière. Mme Gaëtane Beylot, assistante sociale, a ainsi participé à la Commission d’attribution des aides, réunie fin 2020, aux côtés du directeur, de l’intendante et de la conseillère principale d’éducation de l’école. La commission a examiné les demandes d’aide au regard de critères sociaux simplifiés : avis d’imposition des parents et nombre de personnes dans le foyer. Au total, sur les 55 élèves des 3 classes, ce sont 44 élèves qui vont bénéficier d’une aide et 1 élève qui se verra attribuer une aide exceptionnelle. D’autres élèves peuvent bénéficier d’un coup de pouce en cours d’année, selon l’évolution de leur situation familiale. D’après Mme Beylot, « l’aide à la scolarité de la Fondation des mers australes constitue une véritable bouffée d’oxygène pour les familles. En raison du statut de l’école, les élèves ne peuvent pas bénéficier de bourse de l’Education nationale. Pendant des années, nous avons cherché des solutions pour pallier ce manque et l’intervention de la Fondation arrive vraiment à point nommé ». M. Sami Ouadrani, Directeur de l’EAMR précise que « l’aide n’est pas apportée sous la forme de gratuité, mais vient en réduction des frais de scolarité. De manière à maintenir l’implication des familles et des élèves ».
Un parcours sans faute
Quoi de mieux que de vérifier directement auprès du public concerné : Loïc, élève de Terminale, s’est prêté volontiers au jeu de l’interview. Il a bénéficié de l’aide en 2019-2020 et cette année à nouveau. En Seconde, il prenait le bus matin et soir pour rejoindre l’école, soit 45 km par jour, lui causant une certaine fatigue au quotidien. Grâce à l’aide à la scolarité, il a pu devenir interne en 2019 et disposer de plus de temps et d’énergie pour apprendre et développer d’autres activités personnelles. Pour lui, le changement est significatif. Le fait d’avoir dû présenter un dossier de demande, relativement simple, ne lui a pas posé de problème particulier. Aujourd’hui, c’est un jeune homme motivé, qui prépare sereinement son Bac pro. Ensuite, il envisage un BTS en électro-naval, ce qui nécessitera de s’envoler vers la métropole.

Un partenariat local
« La formation des jeunes aux métiers de la mer est un élément essentiel à la dynamique de la vie maritime réunionnaise. L’objectif de cette aide est de les accompagner pour ne pas limiter les vocations par des contraintes logistiques ou de moyens. Nous sommes ravis de ce partenariat avec l’EAMR », conclut Armelle Denoize, Présidente de la Fondation.